Une carte n'est pas le territoire. - Alfred Korzybski
Il s'agit du douzième ouvrage s'inscrivant dans le cycle des Cités Obscures, après L'affaire Desombres. "La frontière invisible" se présente sous la forme d'une bande dessinée traditionnelle en couleurs. Cette histoire est initialement parue en 2 tomes : La frontière invisible, tome 1 (2002) et La frontière invisible, tome 2 (2004). L'histoire a été conçue par Benoît Peeters et François Schuiten, avec des dialogues de Peeters et des dessins et Schuiten. Le tome suivant dans le cycle est La théorie du grain de sable.
L'histoire commence le 30 juin 761 AT (après la tour), alors que Roland de Cremer (cartographe fraîchement diplômé) arrive au grand dôme du Centre de Cartographie (situé au milieu du désert de la Sodrovno-Voldavie) pour prendre ses fonctions. Il est le petit neveu du célèbre cartographe de Cremer. On lui affecte un logement spacieux dans le dôme, où il hérite de Kalin le chien de monsieur Walter, l'ancien propriétaire de l'appartement. Il va travailler sous la tutelle de Paul Ciceri pour l'établissement de cartes du territoire. Sur place, il va découvrir les installations du dôme, la maquette à grande échelle du territoire, le néothechnologue Ismaïl Djunov, et la belle Shkodrã, l'une des prostituées du club du dôme, qui a une drôle tâche de naissance sur le postérieur.
Pour ce douzième tome, le lecteur a le plaisir de retrouver une bande dessinée en bonne et due forme, avec un lieu principal qui, s'il ne s'apparente pas à une ville, fournit un cadre construit de la main de l'homme au récit. Dès la séquence d'ouverture, le lecteur retrouve avec plaisir les teintes chaudes des couleurs choisies par Schuiten, ainsi que ses dessins minutieux et délicats. Une case à la fois, le lecteur absorbe les informations : la qualité des chaussures de Roland de Cremer, les étiquettes sur ses valises (Chulae Visate en 724, Alaxis en 727), son chapeau un peu fatigué, les papiers qui volètent au vent, l'ahurissante décharge et la nature des déchets qui la composent, etc. Il n'y a pas à s'y tromper : c'est du grand Schuiten & Peeters, une invitation au voyage, le plaisir de prendre son temps à déguster chaque dessin. La première apparition du dôme évoque immédiatement la cité coupole de Galatograd aperçue dans L'Écho des Cités (Histoire d'un journal), même si son architecture intérieure diffère.
Le lecteur découvre l'intérieur du dôme en même temps que le personnage principal, ces étranges appartements auxquels on accède par des escaliers sans rampe, ce carrelage simple et géométrique, ces murs recouverts d'une myriade de casiers de rangements, ces sièges accrochés à un rail et mus par un pédalier, etc. À nouveau Schuiten & Peeters ont conçu un environnement original à mi chemin entre l'évocation du passé et l'anticipation, très cohérent et plein de surprises. À nouveau le lecteur se délecte de l'intelligence et du sens du détail dont Schuiten fait preuve, pour faire exister ce lieu fantasmagorique. Le lecteur prend grand plaisir à découvrir cette architecture, celle des sous-sols du bâtiment et encore 2 ou 3 autres quand le récit entraîne de Cremer à l'extérieur, sur le terrain. La toute dernière partie recèle même des paysages naturels de toute beauté dont la survenance découle naturellement du récit.
Régulièrement, Roland de Cremer est représenté en train de regarder autour de lui, d'observer son environnement avec curiosité. Cette mise en scène incite naturellement le lecteur à calquer son attitude sur celle du personnage. Il découvre ainsi la conception et la représentation soignée de chaque élément (les bâtiments bien et leur architecture intérieure bien sûr, mais aussi les végétaux ou les formations géologiques, et la technologie surannée du traceur automatique), et son regard s'arrête sur des motifs secondaires mais bien présents. C'est ainsi qu'il découvre que les tentures immenses sont suspendues sur des rails qui forment un motif carré, évoquant forcément le réseau de La fièvre d'Urbicande). Il prend plaisir à profiter des perspectives offertes par ces salles spacieuses et très hautes de plafond. À nouveau, Schuiten et Peeters offrent de grands volumes au lecteur, comme si le vrai luxe c'était l'espace.
Justement, la profession de Roland de Cremer l'amène à concevoir l'espace pour le transcrire sous forme de carte. Comme depuis "L'enfant penchée", Peeters et Schuiten s'attachent avant tout à raconter l'histoire d'un homme, ou plutôt une phase de son évolution, une remise en question inexorable et involontaire d'une de ses certitudes.
À nouveau Schuiten et Peeters montrent un individu compétent, intelligent, ouvert aux autres (par opposition à Albert Chamisso), dont la vision du monde est conditionnée par son métier et sa formation. À nouveau (comme Chamisso), cet individu voit ses théories et ses convictions mises à mal. Sous la tutelle de Paul Ciceri, de Cremer commence par faire l'apprentissage de la mise en pratique de ses connaissances théoriques, de la nécessaire interprétation (= pas de vérité absolue) puis des facettes multiples de son domaine de compétence (les cartes des croyances, celles du blé et du riz, celle du beurre et de l'huile d'olive, = plusieurs façons de voir). Il n'y a pas qu'une seul manière de regarder le territoire (sous-entendu la réalité ou la vie), il n'y en a pas une qui soit meilleure que les autres. Schuiten et Peeters se livrent à une déconstruction de la nature de la carte géographique, une démarche philosophique postmoderne évoquant la méthodologie de Jacques Derrida (dont Peeters a écrit une biographie : Derrida). Ensuite de Cremer fait l'expérience de l'utilisation qui est faite des cartes pour servir des desseins politiques. L'usage d'un outil n'est jamais neutre. Peeters n'est pas loin du principe du Dessous des cartes.
À nouveau Schuiten et Peeters introduisent un personnage féminin dont la fonction première semble être celle de la sexualité. Au fil des tomes, le lecteur ne peut faire autrement que de s'interroger sur cette image réductrice de la femme dans le cycle des Cités Obscures, encore plus dans ce tome. Shkodrã exerce le métier d'hôtesse dans le bar du Dôme, fonction qui inclut la prostitution tarifée. D'un côté le lecteur serait en droit de s'offusquer de cet emploi caricatural, de cette représentation sexiste de la gente féminine. De l'autre côté, le cycle des Cités Obscures s'inscrit dans la tradition de la littérature pour adolescents masculins, où les femmes sont réduites à la figuration, ou au rôle de belle en détresse que le héros doit sauver.
À condition de ne pas se formaliser de cette convention du récit d'aventures adolescentes, le lecteur s'aperçoit que Shkodrã joue le rôle de la muse de Roland de Cremer. Il voit en elle l'incarnation de son désir pour la science géographique, jusqu'à cette étrange tâche de naissance. Il projette sur elle son désir, ses fantasmes, et son égoïsme. De la même manière que le récit apparaît fermé à la composante féminine, de Cremer est fermé à Shkodrã, refusant de voir en elle un être humain doué d'autonomie, capable de penser par elle-même. Il lui impose son désir, sa volonté et même son interprétation de ce qu'elle est. Il la réduit à l'état d'objet qu'il utilise.
Au fil des pages, de Cremer se heurte à d'autres éléments, et les auteurs insèrent et développent d'autres thèmes. Le lecteur du cycle repère facilement les thèmes récurrents : l'administration (à la fois un bel outil producteur de cartes, mais aussi lente et pesante quand tout s'arrête à 17h00), les qualités de l'artisanat (opposées à l'insipidité de la production industrielle), et les références internes au cycle (l'engin conçu par Axel Wappendorf, les noms des autres cités sur les cartes, la chute d'Urbicande, la maquette géante qui évoque celle du Brüsel de de Vrouw,...).
Le lecteur découvre aussi de nouveaux thèmes. Il y a le traceur automatique (proto ordinateur) qui symbolise l'automatisation, celle qui uniformise, déconnecte de la réalité et du sens des choses, et qui tire vers le bas (par opposition à la qualité unique de l'artisanat). De part ses connaissances, de Cremer constate que les individus ont acquis des compétences qui ne servent qu'à nourrir la machine automatisée, perdant de vue la finalité de ce qu'elle produit, perdant le sens de ce qu'ils accomplissent, perdant contact avec la réalité. Il y a également la relativisation de ce qu'accomplit de Cremer. Dans la scène d'ouverture il découvre la décharge de cartes géographiques jetées aux ordures, comme un signe annonciateur du devenir des cartes qu'il établira au cours de sa vie professionnelle, tout est voué à l'oubli et à l'obsolescence. Il y a enfin la notion qu'un outil n'est pas une fin en soi, qu'il n'est pas bon ou mauvais, cela dépend comment il est utilisé. Le Centre de Cartographie lui-même est instrumentalisé par le pouvoir militaire en place, par la volonté nationaliste et expansionniste (une belle harangue du Maréchal). Le savoir lui-même est asservi aux objectifs politiques ; il n'y a pas de neutralité.
Comme à leur habitude, Schuiten & Peeters réalisent un récit divertissant, invitent le lecteur au voyage, déroulent une intrigue captivante, tout en exposant et développant des points de vue philosophiques et existentialistes complexes et ambitieux. Malgré le regard sans concession porté sur la condition humaine, le récit n'est pas désespéré ou déprimant. Les auteurs font leur la maxime d'Isaac Newton : les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. Certes Roland de Cremer est un individu qui s'est abusé lui-même, qui s'est fourvoyé en confondant convictions et réalité, mais la narration conserve une tonalité d'espoir, de volonté d'aller de l'avant et des pointes d'humour discrètes teintées d'autodérision savoureuse (un produit de la belgitude paraît-il).
Une carte n'est pas le territoire. - Alfred Korzybski
L'histoire commence le 30 juin 761 AT (après la tour), alors que Roland de Cremer (cartographe fraîchement diplômé) arrive au grand dôme du Centre de Cartographie (situé au milieu du désert de la Sodrovno-Voldavie) pour prendre ses fonctions. Il est le petit neveu du célèbre cartographe de Cremer. On lui affecte un logement spacieux dans le dôme, où il hérite de Kalin le chien de monsieur Walter, l'ancien propriétaire de l'appartement. Il va travailler sous la tutelle de Paul Ciceri pour l'établissement de cartes du territoire. Sur place, il va découvrir les installations du dôme, la maquette à grande échelle du territoire, le néothechnologue Ismaïl Djunov, et la belle Shkodrã, l'une des prostituées du club du dôme, qui a une drôle tâche de naissance sur le postérieur.
Pour ce douzième tome, le lecteur a le plaisir de retrouver une bande dessinée en bonne et due forme, avec un lieu principal qui, s'il ne s'apparente pas à une ville, fournit un cadre construit de la main de l'homme au récit. Dès la séquence d'ouverture, le lecteur retrouve avec plaisir les teintes chaudes des couleurs choisies par Schuiten, ainsi que ses dessins minutieux et délicats. Une case à la fois, le lecteur absorbe les informations : la qualité des chaussures de Roland de Cremer, les étiquettes sur ses valises (Chulae Visate en 724, Alaxis en 727), son chapeau un peu fatigué, les papiers qui volètent au vent, l'ahurissante décharge et la nature des déchets qui la composent, etc. Il n'y a pas à s'y tromper : c'est du grand Schuiten & Peeters, une invitation au voyage, le plaisir de prendre son temps à déguster chaque dessin. La première apparition du dôme évoque immédiatement la cité coupole de Galatograd aperçue dans L'Écho des Cités (Histoire d'un journal), même si son architecture intérieure diffère.
Le lecteur découvre l'intérieur du dôme en même temps que le personnage principal, ces étranges appartements auxquels on accède par des escaliers sans rampe, ce carrelage simple et géométrique, ces murs recouverts d'une myriade de casiers de rangements, ces sièges accrochés à un rail et mus par un pédalier, etc. À nouveau Schuiten & Peeters ont conçu un environnement original à mi chemin entre l'évocation du passé et l'anticipation, très cohérent et plein de surprises. À nouveau le lecteur se délecte de l'intelligence et du sens du détail dont Schuiten fait preuve, pour faire exister ce lieu fantasmagorique. Le lecteur prend grand plaisir à découvrir cette architecture, celle des sous-sols du bâtiment et encore 2 ou 3 autres quand le récit entraîne de Cremer à l'extérieur, sur le terrain. La toute dernière partie recèle même des paysages naturels de toute beauté dont la survenance découle naturellement du récit.
Régulièrement, Roland de Cremer est représenté en train de regarder autour de lui, d'observer son environnement avec curiosité. Cette mise en scène incite naturellement le lecteur à calquer son attitude sur celle du personnage. Il découvre ainsi la conception et la représentation soignée de chaque élément (les bâtiments bien et leur architecture intérieure bien sûr, mais aussi les végétaux ou les formations géologiques, et la technologie surannée du traceur automatique), et son regard s'arrête sur des motifs secondaires mais bien présents. C'est ainsi qu'il découvre que les tentures immenses sont suspendues sur des rails qui forment un motif carré, évoquant forcément le réseau de La fièvre d'Urbicande). Il prend plaisir à profiter des perspectives offertes par ces salles spacieuses et très hautes de plafond. À nouveau, Schuiten et Peeters offrent de grands volumes au lecteur, comme si le vrai luxe c'était l'espace.
Justement, la profession de Roland de Cremer l'amène à concevoir l'espace pour le transcrire sous forme de carte. Comme depuis "L'enfant penchée", Peeters et Schuiten s'attachent avant tout à raconter l'histoire d'un homme, ou plutôt une phase de son évolution, une remise en question inexorable et involontaire d'une de ses certitudes.
À nouveau Schuiten et Peeters montrent un individu compétent, intelligent, ouvert aux autres (par opposition à Albert Chamisso), dont la vision du monde est conditionnée par son métier et sa formation. À nouveau (comme Chamisso), cet individu voit ses théories et ses convictions mises à mal. Sous la tutelle de Paul Ciceri, de Cremer commence par faire l'apprentissage de la mise en pratique de ses connaissances théoriques, de la nécessaire interprétation (= pas de vérité absolue) puis des facettes multiples de son domaine de compétence (les cartes des croyances, celles du blé et du riz, celle du beurre et de l'huile d'olive, = plusieurs façons de voir). Il n'y a pas qu'une seul manière de regarder le territoire (sous-entendu la réalité ou la vie), il n'y en a pas une qui soit meilleure que les autres. Schuiten et Peeters se livrent à une déconstruction de la nature de la carte géographique, une démarche philosophique postmoderne évoquant la méthodologie de Jacques Derrida (dont Peeters a écrit une biographie : Derrida). Ensuite de Cremer fait l'expérience de l'utilisation qui est faite des cartes pour servir des desseins politiques. L'usage d'un outil n'est jamais neutre. Peeters n'est pas loin du principe du Dessous des cartes.
À nouveau Schuiten et Peeters introduisent un personnage féminin dont la fonction première semble être celle de la sexualité. Au fil des tomes, le lecteur ne peut faire autrement que de s'interroger sur cette image réductrice de la femme dans le cycle des Cités Obscures, encore plus dans ce tome. Shkodrã exerce le métier d'hôtesse dans le bar du Dôme, fonction qui inclut la prostitution tarifée. D'un côté le lecteur serait en droit de s'offusquer de cet emploi caricatural, de cette représentation sexiste de la gente féminine. De l'autre côté, le cycle des Cités Obscures s'inscrit dans la tradition de la littérature pour adolescents masculins, où les femmes sont réduites à la figuration, ou au rôle de belle en détresse que le héros doit sauver.
À condition de ne pas se formaliser de cette convention du récit d'aventures adolescentes, le lecteur s'aperçoit que Shkodrã joue le rôle de la muse de Roland de Cremer. Il voit en elle l'incarnation de son désir pour la science géographique, jusqu'à cette étrange tâche de naissance. Il projette sur elle son désir, ses fantasmes, et son égoïsme. De la même manière que le récit apparaît fermé à la composante féminine, de Cremer est fermé à Shkodrã, refusant de voir en elle un être humain doué d'autonomie, capable de penser par elle-même. Il lui impose son désir, sa volonté et même son interprétation de ce qu'elle est. Il la réduit à l'état d'objet qu'il utilise.
Au fil des pages, de Cremer se heurte à d'autres éléments, et les auteurs insèrent et développent d'autres thèmes. Le lecteur du cycle repère facilement les thèmes récurrents : l'administration (à la fois un bel outil producteur de cartes, mais aussi lente et pesante quand tout s'arrête à 17h00), les qualités de l'artisanat (opposées à l'insipidité de la production industrielle), et les références internes au cycle (l'engin conçu par Axel Wappendorf, les noms des autres cités sur les cartes, la chute d'Urbicande, la maquette géante qui évoque celle du Brüsel de de Vrouw,...).
Le lecteur découvre aussi de nouveaux thèmes. Il y a le traceur automatique (proto ordinateur) qui symbolise l'automatisation, celle qui uniformise, déconnecte de la réalité et du sens des choses, et qui tire vers le bas (par opposition à la qualité unique de l'artisanat). De part ses connaissances, de Cremer constate que les individus ont acquis des compétences qui ne servent qu'à nourrir la machine automatisée, perdant de vue la finalité de ce qu'elle produit, perdant le sens de ce qu'ils accomplissent, perdant contact avec la réalité. Il y a également la relativisation de ce qu'accomplit de Cremer. Dans la scène d'ouverture il découvre la décharge de cartes géographiques jetées aux ordures, comme un signe annonciateur du devenir des cartes qu'il établira au cours de sa vie professionnelle, tout est voué à l'oubli et à l'obsolescence. Il y a enfin la notion qu'un outil n'est pas une fin en soi, qu'il n'est pas bon ou mauvais, cela dépend comment il est utilisé. Le Centre de Cartographie lui-même est instrumentalisé par le pouvoir militaire en place, par la volonté nationaliste et expansionniste (une belle harangue du Maréchal). Le savoir lui-même est asservi aux objectifs politiques ; il n'y a pas de neutralité.
Comme à leur habitude, Schuiten & Peeters réalisent un récit divertissant, invitent le lecteur au voyage, déroulent une intrigue captivante, tout en exposant et développant des points de vue philosophiques et existentialistes complexes et ambitieux. Malgré le regard sans concession porté sur la condition humaine, le récit n'est pas désespéré ou déprimant. Les auteurs font leur la maxime d'Isaac Newton : les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. Certes Roland de Cremer est un individu qui s'est abusé lui-même, qui s'est fourvoyé en confondant convictions et réalité, mais la narration conserve une tonalité d'espoir, de volonté d'aller de l'avant et des pointes d'humour discrètes teintées d'autodérision savoureuse (un produit de la belgitude paraît-il).
Une carte n'est pas le territoire. - Alfred Korzybski
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