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jeudi 15 août 2024

Meutes : Lune Rouge T02

Car c’est ce qu’il y a encore de plus simple : combattre, résister.


Ce tome est la deuxième partie du diptyque formé avec Meutes - Tome 01: Lune Rouge (2015). Sa publication originelle date de 2016. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, et par Olivier Boiscommun pour les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante-deux pages de bande dessinée. Précédemment, le scénariste avait réalisé une série consacrée aux vampires : Rapaces (1998-2006, quatre tomes) avec Enrico Marini.


Paris en pleine journée, sous une lumière jaunâtre, Oblast marche avec Oscar à ses côtés. Il lui explique la situation : La ville appartient au jeune garçon, mais ils ne le savent pas. Ils se croient libres, ils sont fiers de leurs jugements, de leurs envolées lyriques, de leurs apartés. Vieille civilisation noble et guerrière, peuple qui s’oublie mais sauvé, à chaque fois, par ses grands hommes. Mais où sont les grands hommes d’antan ? Les membres de la meute les ont-ils dévorés, anéantis ? La meute s’est-elle trompée dans ses choix ? Il y eut un temps où leurs chasses ravageaient le continent. Ce fut sans doute une erreur… Les hommes vivent d’illusions. Ils se croient libres et égaux, débarrassés de l’ancien régime et de ses injustices. Ils prônent la fraternité mais se déchirent encore et toujours pour accéder au pouvoir, ses mirages et ses ritournelles. Il suffit de regarder le joli manège des hommes au sommet de l’état. Oblast éprouve à leur égard une certaine pitié, car il les devine tellement fragiles, tellement inquiets. Il continue : Il y a un temps qu’Oscar n’a pas connu. Cette grande peur des manants quand passaient leurs carrosses. Ils reculaient dans l’ombre alors qu’ils leur lançaient des piécettes. Cette peur cimentait les races. L’homme continue ses explications : il faut qu’Oscar comprenne quelle place les manants occupent à leurs côtés. Leur caste et celle des manants sont les deux bouts de la tenaille qui déchirent leurs proies.



Leurs déambulations les ont menés devant un fleuriste : Marie tend un bouquet à Oblast qui la remercie et s’excuse car il a subi quelques désagréments qui l’ont distrait de ses occupations quotidiennes. Firast, un sans-abri qui se tient derrière la fleuriste, s’enquiert de ces soucis. Le seigneur le rassure : il y a mis bon ordre, enfin il l’espère. Il change de sujet car il va avoir besoin de ses services : la fête de Loup Blanc, le XVIe, se prépare pour la fin de ce mois. Ils termineront par des aumônes données aux gens de Firast, dans les jardins attenant à la chapelle. Il fera nuit, ils ne devraient pas être dérangés. Il demande à Firast de veiller à écarter les quelques curieux qui s’attardent toujours dans ces moments-là. Marie toise Oscar, sachant que c’est lui qui sera fêté. Oblast confirme qu’ils ont de la chance, car ce jeune homme apportera un sang neuf à la confrérie. C’est pourquoi cette fête ne sera pas comme les autres : elle inaugure des temps nouveaux qu’il devine glorieux. Aussi, il a décidé d’avancer la grande chasse qui doit suivre. Il charge Firast de trouver un gibier de premier choix. La traque durera deux nuits, ce qui est exceptionnel.


En entamant ce second tome, le lecteur est prêt : Oblast va céder la place à son successeur, le jeune Oscar, et Otis va voir ses capacités révélées. Oui et non : tout commence avec cette déambulation au cours de laquelle le responsable de la confrérie évoque son importance à son jeune successeur qui ne dispose ni de l’expérience, ni de la culture nécessaire pour tout saisir. Le lecteur ressent que le scénariste a imaginé un monde de grande ampleur, largement plus étoffé que la présente histoire. En vrac : l’historique de la relation entre cette confrérie dominante et les laissés pour compte de la société, la rivalité entre deux branches différentes au sein de la meute (Lune rouge & Lune blanche), les trois lois de la meute (rejeter toute forme de trans-errance, ne jamais faire couler le sang de l’un des frères, imposer l’hostie rouge qui est l’emblème de la meute), et puis d’autres questions comme la source de leur richesse, les autres rituels, la nature profonde de la mère de Régis (entre remarques premier degré, et sous-entendus potentiels). Au vu de ce champ des possibles, le lecteur reste sur sa faim à la dernière page, l’inspectrice Pelegrini n’ayant pas eu l’occasion de coincer le commissaire Lodermann comme elle projette de le faire avec Cerdan en page cinquante-trois, la question de la succession restant entière entre la Lune rouge et la Lune blanche, sans même prendre en compte ce qu’implique ce que Daïki Ephrat a fait à Oscar.



Avec cette déambulation inaugurale, le lecteur retrouve ce qui fait la personnalité de la narration graphique de cette série. Il est frappé par l’ambiance lumineuse si particulière : entre jaune et vert, laissant flotter une incertitude quant au moment de la journée, nimbant tout d’un voile d’irréalité. Le lecteur en vient à se demander s’il s’agit d’une forme de vue subjective, comme si la perception de l’environnement était altérée par des capacités surnaturelles… de nature féline par exemple. L’artiste continue de mêler des détourages avec un trait très fin à l’encre, et la technique de la couleur directe pour représenter des éléments visuels. La première page comprend deux cases de la largeur de la page, la première consacrée à une vue en élévation d’une bonne partie de Paris. La mise en couleurs rend compte des toits parisiens des arbres, d’une zone sous les nuages, avec une précision qui n’a d’égale que la justesse de l’impression donnée. Ainsi le lecteur prend le temps d’admirer les fleurs en particulier les roses rouges de Marie, la rue parisienne visible à travers la vitrine du café où Otis et sa mère prennent un café, les taches de lumière vive créées par l’éclairage de la salle de boxe, les murs de pierre éclairés par la lumière de l’âtre dans la chambre du Daïki Ephrat, le sang coulant le long des jambes de Régis sous la douche, la fontaine des Innocents, l’aménagement du parc du Daïki Ephrat, la vision nocturne des artères illuminées de Paris, les rues de Paris sous une couleur carmine, et bien sûr les différents éclairages de la Lune dans le ciel.


Alors que les dialogues peuvent être assez denses, le dessinateur conçoit des prises de vue qui évitent les successions de champ et contrechamp, pour montrer ce que font les personnages, leurs déplacements ou leurs activités. De même, il investit le temps nécessaire pour représenter les arrière-plans dans toutes les cases, ce qui enrichit la sensation d’immersion lors de la lecture. Le lecteur apprécie de pouvoir ainsi se projeter dans des endroits consistants, bien décrits, de nature diverse : de grandes avenues parisiennes, avec un passage par l’Hôtel de Matignon où il est possible de reconnaître le Président et le Premier Ministre, la place de la Madeleine avec ses fleuristes, le restaurant chic dans lequel se trouvent Otis et sa mère, le jardin des Tuileries, la chambre du Daïki Ephrat, la très grande chapelle dans laquelle se déroule la cérémonie, avec la crypte dans laquelle Oscar est enchaîné, etc. Le lecteur se rend compte que le dessinateur joue un peu avec le registre de représentation des personnages : très réaliste, avec parfois l’accent mis sur l’éclairage pour rendre un visage plus romanesque, ou glissant vers une convention de genre, par exemple l’allure très théâtrale du comte Danielli, aristocrate de la vieille Europe.



Avec ces caractéristiques graphiques, la narration visuelle fait bien comprendre au lecteur que les familles de la confrérie considèrent le monde avec un point de vue d’individus à part de la société civile des simples êtres humains, une position privilégiée et dominante, qu’ils évoluent dans un monde en décalage avec celui du commun des mortels. Tout en entremêlant plusieurs fils narratifs, le scénariste mène à bien le fil narratif principal, intégrant l’explication de la notion de Lune rouge qui donne son nom à ce diptyque. Otis Keller ressent les forces qui sont à l’œuvre en elle, sans pouvoir les contrôler, sans pouvoir les identifier. Elle reçoit en héritage des capacités héritées de son milieu familial, en totale contradiction avec la tradition familiale, ce qui ne fait pas sens pour elle. Le lecteur peut y voir une métaphore des transformations de l’adolescence, ainsi qu’une forme de dissonance cognitive puisqu’elle doit encore remettre en question les évidences et certitudes assénées par sa mère, et se constater qu’elles sont erronées.


En parallèle, son petit frère Oscar n’a d’autre possibilité que d’accepter de participer à la cérémonie au cours de laquelle il doit prendre la place d’Oblast, sans pouvoir concevoir ce que cela signifie, un rite initiatique qui le fera passer de l’enfance à l’adolescence. Dans le même temps, le scénariste dévoile ce que représente le Daïki Ephrat dans une scène explicative consistante. Son fils également voit sa voie déterminée par celle de son père, par l’histoire de celui-ci. Tout naturellement, le lecteur compare ce qui arrive à chacun de ces trois jeunes gens, les points communs, et les différences. Il reste encore six pages dans lesquelles l’inspectrice Pelegrini peut mener l’enquête sur les circonstances de la mort de l’inspecteur Azedian : une autre intrigue secondaire qui ne connaît pas sa conclusion dans ce tome. Le lecteur remarque encore que le scénariste insère quelques références culturelles à des œuvres qui lui sont chères et dont il s’est probablement inspiré à des degrés divers : un personnage s’appelant Cerdan et pratiquant la boxe (une référence à Marcel Cerdan, 1916-1949), les différentes incarnations de l’inspecteur Maigret à l’écran (Jean Gabin, Bruno Kremer, ou encore Jean-Paul Belmondo dans L’aîné des Ferchaux, 1963, de Jean-Pierre Melville).


Un deuxième tome dense et prometteur, une intrigue principale riche et bien menée, mais pas tout à fait conclue. La narration visuelle semble teintée de la vison subjective des personnages de la confrérie, avec une ambiance lumineuse très particulière et fascinante, des environnements très palpables, et des plans de prise de vue très vivants. Le lecteur en ressort à la fois ravi par le contexte de cette série, à la fois un peu marri qu’il ne semble pas qu’un deuxième cycle voit le jour.



jeudi 1 août 2024

Meutes : Lune Rouge T01

L’horreur, c’est le chaos. Et ça ne se définit pas le chaos…


Ce tome est le premier d’un diptyque ; la seconde moitié étant Meutes : Lune Rouge 2/2 (2016). Sa première édition date de 2015. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, et par Olivier Boiscommun pour les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante-deux pages de bande dessinée. Précédemment, le scénariste avait réalisé une série consacrée aux vampires : Rapaces (1998-2003, quatre tomes) avec Enrico Marini.


Paris, le cabinet d’un dentiste dans un immeuble haussmannien bourgeois, il constate que les canines d’Otis Keller sont des puissantes, bien développées, de véritables outils, comme les autres membres de sa famille. Il dirait presque qu’il s’agit de dents de vampire, intéressant pour un dentiste. L’adolescente s’inquiète de savoir si ça la rend laide ; il répond qu’elle n’en est pas encore à mordre le cou de ses soupirants, et puis rien ne pourra la rendre laide. Elle sera comme sa mère : une beauté que le temps n’atteint pas, une beauté qui ne craint pas les rides. En revanche, il faudra qu’elle fasse vérifier ces tiraillements qu’elle sent dans sa mâchoire, et qu’elle prévienne son médecin de famille si cela s’aggrave. Elle répond qu’elle déteste le docteur Grandjean. Mais ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle déteste tous les amis de son père, surtout ceux avec qui il partage ses chasses, ces maudites chasses qui l’éloignent régulièrement pendant quelques jours. En quoi son instinct ne la trompe pas, elle devine les zones d’ombre qui entourent son père. Des ombres qui s’approchent parfois dangereusement. Dans un restaurant, le garagiste Van Esse vient trouver M. Keller et lui indique que c’est cent mille euros pas moins, une somme qui ne devrait pas lui poser de problèmes. Le garagiste s’en va, ses affaires ne sont guère brillantes mais il se dit que la chance lui sourit. Enfin. En quoi il se trompe lourdement.



Orson Keller prend son portable et appelle Oblast, pour lui dire qu’il va avoir besoin de ses services. Après que son interlocuteur l’a rassuré sur sa protection, Keller lui expose la situation : le propriétaire du garage a trouvé de petites traces de sang dans le coffre de la voiture. Oblast se souvient : mauvaise chasse, manque de chance. Keller continue : ce n’était pas grand-chose, mais en fouillant le coffre leur homme est tombé sur un bout de papier, une facture, avec un nom dessus, celui de Becker. Cela a pour effet d’alarmer Oblast qui demande l’adresse de Van Esse. Le soir-même, dans une banlieue, le garagiste arrive à son pavillon : il entend l’aboiement des chiens, qui se mue en cri de souffrance, avant de s’éteindre. Il ouvre la porte de son garage et il découvre leurs cadavres ensanglantés. Le lendemain, Oblast appelle Keller pour lui conformer que son problème est réglé. Il lui demande également comment se porte son épouse, ainsi que leur fils Oscar, car le temps de son initiation approche. Dans l’après-midi, Mme Keller emmène son fils Oscar et sa fille Otis voir un film de loup garou, avec Régis un copain d’Otis. Cette dernière indique à sa mère qu’elle prendra une rangée vers le fond avec Régis.


Pas de mystère dans la réalité des événements : le mot Meute du titre évoque une troupe de chiens ou de personnes acharnées, la Lune rouge en fond atteste de son pouvoir, un doute passe furtivement avec la remarque du médecin sur les canines de vampire, puis il est évacué par le film sur les loups garous. Les auteurs ne font donc pas mystère de ce qui se trame réellement dans la famille Keller, et de quel genre de meute est responsable Oblast. Cela neutralise de fait tout effet de surprise, ou de révélation. De la même manière, le fait que la première séquence soit consacrée à Otis, la fille de la famille, indique d’entrée de jeu que la passation traditionnelle d’un père à son fils va capoter et qu’Otis va faire exception, ou que ça se finira mal pour elle. Les auteurs prennent le risque de situer leur récit à l’époque contemporaine, avec téléphones portables, dans un milieu urbain, ce qui rend plus difficile la discrétion pour ces créatures surnaturelles qui doivent observer le plus grand secret. La narration visuelle sort des clichés habituels dans les bandes dessinées d’horreur avec des couleurs pastel, des traits de contour discrets et fins, conservant la sensation que la majeure partie des dessins sont en couleur directe. Lorsqu’ils apparaissent pour la première fois, le lecteur constate que les loups garous présentent une apparence plutôt élancée, plus humaine que bestiale, avec quand même de grandes griffes, et bien sûr de grandes canines.



Le charme de cette bande dessinée opère d’abord visuellement : cette belle avenue, avec ce bel immeuble haussmannien, une lumière un peu terne dans ce paysage d’automne comme en attestent les feuilles qui virevoltent au vent. La lumière jaune discrètement teintée de vert crée une atmosphère vaguement irréelle dans le cabinet du dentiste. Deux pages plus loin, le lecteur admire également la façade de l’immeuble depuis lequel Oblast répond à l’appel de M. Keller. La salle obscure du cinéma ne l’est pas tant que ça, mais les images fluctuantes sur l’écran apportent une touche fantastique aux spectateurs dans leurs fauteuils. Ainsi de séquence en séquence, le lecteur prend le temps de regarder les immeubles et les maisons, les extérieurs et les intérieurs en laissant l’ambiance lumineuse agir sur son état d’esprit. Le lycée d’Otis et Line dans une lumière aux reflets jaune et vert, le roux des feuilles d’automne qui fait ressortir le pelage blanc du chien-loup qui suit Otis Keller dans la rue, le vert des pelouses du jardin du Luxembourg en harmonie avec le roux de l’automne, la forme étrange des nuages dans le ciel pour laisser la Lune briller, le bleu givré d’une vitrine mettant en scène le petit chaperon rouge et le loup, les teintes impitoyables de bleu, rouge et gris lors de la chasse dans les bois, le bleu de minuit dans les étages en sous-sol du parking sous le garage de Van Essel.


Dans chacun de ces environnements solidement représentés, les personnages s’écartent également des représentations conventionnelles des récits d’horreur. Otis Keller dispose d’une morphologie normale, sans exagération de ses rondeurs, avec des expressions de visage de son âge, une certaine assurance dans ses gestes et ses postures, en cohérence avec sa façon de prendre l’initiative dans ses relations avec Régis, style grand romantique timide, pas très dégourdi comme le dit Line, la copine d’Otis. Oscar, le petit frère, apparaît comme un jeune garçon blond, un peu fade, ce qui renforce la présomption qu’il n’est pas prêt pour l’initiation. L’artiste sacrifie aux représentations stéréotypées des hommes de la meute : des beaux hommes élancés, avec une touche aristocratique dans le maintien et les tenues vestimentaires. Cette direction d’acteurs aboutit à des personnages plus nuancés, que ce soit Otis, Line et Régis, ou même des seconds rôles comme les trois voyous de rue quand leur agressivité leur fait défaut face au regard insistant d’Orson Keller.



Régulièrement, le lecteur se rend compte que l’aspect peut-être un peu doux des dessins, sans être fade, permet à l’artiste de faire passer des moments singuliers. Pendant le film, Otis et Régis en viennent à s’embrasser et voilà qu’une image de loup garou sauvage sur l’écran déclenche un mouvement impulsif irrépressible chez l’adolescente : elle mord son ami. La perte de sa virginité donne également lieu à un comportement pour le moins inattendu, dont certains éléments visuels viennent en écho à la morsure précédente. Le dessinateur emmène le lecteur ailleurs dans un glissement visuel vers le conte avec la devanture consacrée au petit chaperon rouge, une page silencieuse envoûtante. La première chasse déstabilise avec la vision d’une dizaine d’hommes nus prêts à courir dans les bois, puis par l’apparence très humaine des loups garous, l’horreur venant de l’utilisation de touches carmin. La narration visuelle continue de surprendre le lecteur, avec ces représentations très prosaïques d’un parking souterrain, puis la beauté architecturale de bâtiments en bord de Seine.


Dans la mesure où la couverture annonce une série en deux tomes, le lecteur en déduit qu’un certain nombre d’éléments de l’intrigue seront réglés en peu de temps : l’initiation d’Oscar, la place d’Otis dans la meute, le sort de Froman (le loup garou plus massif que les autres), le sort de l’aïeul, l’enquête du commissaire Pelegrini, ce qu’il adviendra du pauvre Régis, etc. Il prend donc les éléments de l’intrigue au premier degré : l’existence d’une famille jouissant de passe-droits au sein de la société, une société secrète devenue experte dans l’élimination de toute preuve de son existence, le goût du sang et le recours à l’assassinat. En effet ce premier tome raconte une histoire très concrète, une aventure, une variation sur le mythe de la créature du loup garou, sans qu’il soit possible de savoir à ce stade quel en sera le degré d’originalité.


Un premier tome à la narration visuelle très séduisante, proposant une approche différente du récit de loup garou, avec de très beaux visuels de Paris, et des moments fort surprenants. En arrière-plan, le chef de meute prépare sa succession, tout en parant au plus pressé pour éviter qu’un inspecteur de police un peu plus futé ne découvre leur existence. Intriguant.