jeudi 29 août 2019

Dick Hérisson, tome 2 : Les Voleurs d'oreille

Nageant dans le formol, il y avait une oreille.

Ce tome fait suite à
L'ombre du torero (1984). La première édition date de 1985, regroupant les pages prépubliées dans Charlie Mensuel, du numéro 33 au 37, en 1984/1985. Il a été réédité dans Dick Hérisson - édition intégrale volume 1 qui regroupe les 5 premiers tomes. Il a été réalisé par Didier Savard, pour le scénario, dessins et encrage, avec une mise en couleurs réalisée par Sylvie Escudié.

Au pont de Langlois à Arles, un matin de septembre 1930, un groupe de quatre femmes vient laver du linge à la rivière. L'une d'elle se met juste sous le pont et des gouttes de sang viennent tâcher sont drap. Dans les locaux de la police, le commissaire vitupère contre ses troupes qui n'ont pas le moindre début de piste, alors qu'il s'agit du huitième cadavre à qui l'assassin a tranché l'oreille gauche. À Paris, Dick Hérisson reçoit une lettre de son ami journaliste Jérôme Doutendieu qui lui propose de venir passer quelques jours à Arles pour enquêter sur cette affaire. Il se dit qu'il peut bien laisser de côté l'affaire des bijoux de la comtesse Gorodiche, pendant quelques jours. Arrivé sur place, Doutendieu l'emmène directement sur les lieux du premier crime : au pied de l'abbaye d'Arles. Ils entendent des cris : le berger Prosper est en train d'administrer une correction à Mathias Unheimlich, 18 ans et bossu. Il est repris par Pandora Sporghersi qui lui indique qu'il a outrepassé sa place.

Pandora Sporghersi repart en automobile (une Bugatti) avec Mathias Unheimlich. Prosper explique à Dick Hérisson et Jérôme Doutendieu que la famille Unheimlich possède le mas Calu tout prêt d'ici et que Mathias y vient souvent et s'en prend à ses bêtes. Il ajoute que Pandora Sporghersi exerce une influence néfaste sur Mathias. Le lendemain, Dick Hérisson va rendre l'arc de Mathias à sa mère dans leur demeure. Madame Unheimlich le reçoit dans son salon. Elle veut l'engager pour trouver le responsable des meurtres avec coupage d'oreille, et lui suggère qu'il serait de bon ton que l'assassin appartienne à une basse classe sociale, parmi les étrangers, les nomades, les voyous. Dick Hérisson prend congé d'elle froidement, en lui expliquant qu'un crime est un crime et qu'il lui importe de trouver le véritable assassin. Le lendemain, Pandora Sporghersi emmène Mathias Unheimlich au cirque. Devant la cage du tigre, il profite de son inattention pour sortir une sarbacane et tirer sur le tigre. Dick Hérisson et Jérôme Doutendieu viennent eux aussi pour assister à la représentation, mais surtout pour surveiller Sporghersi et Unheimlich. Alors qu'un funambule fait du monocycle sur une corde tendue au-dessus de la cage aux lions, Mathias ressort sa sarbacane et tire sur le funambule. Déstabilisé, celui-ci tombe dans la cage aux lions et se fait attaquer par les félins.


Le premier tome de la série faisait déjà montre d'une personnalité narrative particulière, proposant une enquête dans la région d'Arles, mené par un détective privé, avec une ambiance un peu étrange rendant hommage à Harry Dickson de Jean Ray (1887-1964). Le lecteur revient pour ce deuxième tome avec un horizon d'attente assez bien délimité : une enquête sur des crimes bizarres, aux alentours de 1930. Il est comblé dès la première page, avec le pont de Langlois et le sang qui tombe sur le drap blanc dans une mise en scène macabre très réussie. Par la suite, l'auteur lui en donne pour son argent avec l'abbaye de Montmajour, l'église saint Trophime, la nécropole des Alyscamps, le pont de Trinquetaille. À nouveau, le lecteur peut observer le soin que Didier Savard apporte pour dessiner les éléments architecturaux, des bâtiments classés aux façades anonymes de la ville. L'enquête progresse de manière organique dans la ville d'Arles, totalement intégrée à l'histoire de la ville. La mise en couleurs de Sylvie Escusdié est plus naturaliste que pour le premier tome, et elle transcrit avec justesse la qualité lumineuse du mois de septembre dans cette région.

L'artiste investit également beaucoup de temps dans la représentation des autres éléments. Le lecteur peut constater que l'aménagement des rives du canal de navigation est conforme à la réalité, le talus herbeux comme l'escalier permettant de descendre au niveau de l'eau. Le dossier à sangle posé sur le bord du bureau du commissaire semble tout droit sorti d'un catalogue de fourniture de bureau. La décoration du salon des Unheimlich repose sur des mobiliers et des bibelots d'époque ; le lecteur peut même admirer les tableaux au mur. Au fil des séquences, il peut prendre le temps de regarder les roulottes du cirque, d'admirer la chaire dans l'église, de regarder la décoration du café où s'installent Hérisson & Doutendieu, de laisser errer son regard dans la galerie de la faculté de médecine, de contempler l'aménagement intérieur tape-à-l'œil de l'hôtel du Lotus Bleu. L'époque et le lieu de l'enquête ne sont pas de vagues prétexte : l'auteur consacre beaucoup de temps (l'équivalent du budget) pour une reconstitution historique fidèle et nourrie, que ce soit pour les décors ou pour les tenues vestimentaires.


Le lecteur observe que l'artiste a choisi un parti pris un peu différent pour les personnages. Leur tenue vestimentaire est représentée avec la même approche naturaliste et le même souci d'une reconstitution fidèle. Par contre, les mains et les visages sont représentés de manière plus simplifiée. Les yeux, le nez ou la bouche peuvent être représentés d'un simple trait. Du coup, les visages oscillent entre naturalisme et caricature : Doutendieu et sa houppette (plus longue que celle de Tintin), Hérisson avec son nez aquilin, Mathias avec son visage bouffi, la comtesse Unheimlich et son visage très allongé et très étroit, Pandora et sa coupe garçonne. Ce choix permet de faire porter plus de personnalité aux visages, et de faire ressortir les personnages par rapport aux décors, leur donnant ainsi plus de vie. Ce mode de représentation permet également de rester cohérent en exagérant certaines expressions de visage, par exemple lorsque le coupable pérore devant un individu ligoté sur une chaise, pour expliquer ce qui justifie une série de crimes avec vol d'une oreille.

En se plongeant dans cette histoire, le lecteur constate que l'enquête policière menée par Hérisson & Doutendieu s'avère d'autant plus intéressante qu'elle s'intègre dans l'environnement où elle se déroule, et que celui-ci participe au mystère et aux motivations du tueur. Il ne s'agit pas de découvrir un tueur générique opérant là parce que l'auteur connaît bien la région, mais de trouver un assassin dont les motivations sont organiquement liées au lieu et à son histoire. Cette affaire n'aurait pas pu se dérouler dans une autre ville. Pour dérouler son enquête, Didier Savard a choisi une trame narrative chronologique. Sur 46 pages de bande dessinée, Dick Hérisson est présent dans 38 pages. Il n'apparaît pas dans les 2 premières qui servent de prologue. Pour les 6 autres, le lecteur suit une phase de l'enquête menée par Jérôme Doutendieu. D'une certaine manière, le scénariste joue franc jeu avec le lecteur, lui faisant découvrir l'enquête en même temps que le personnage principal. Bien sûr, le scénariste connaît auparavant le dénouement et l'identité du coupable. Le lecteur se prête volontiers au jeu de bâtir des conjectures, tout en sachant très bien que l'auteur distille les indices comme bon lui semble, sans obligation contractuelle de faire en sorte que le lecteur puisse réellement trouver par lui-même. Au final, Didier Savard s'est montré honnête avec son lecteur et a conçu une motivation originale et élégante pour son meurtrier.


En découvrant le titre de ce tome, le lecteur sait bien qu'il s'agit pour l'auteur de l'intriguer avec une accroche sensationnaliste et mystérieuse. Effectivement, l'enquête a pour objet une série de meurtres sordides, l'œuvre d'un cerveau dérangé. Didier Savard sait très bien jouer avec ces conventions de genre, pouvant se montrer très cruel avec la mort grotesque du funambule dévoré par les lions. Il sait aussi confronter des personnages à des éléments réalistes dérangeant : Jérôme Doutendieu se retrouvant face aux professionnelles du Lotus Bleu qui pensent qu'il vient pour une passe, la tenancière de l'établissement qui est posée et intelligente (à l'opposé d'un portrait caricatural), l'homélie du curé jouant sur les bas instincts de la foule, le raisonnement dérangé du criminel. Sous une apparence relativement gentille de récit de genre, se dissimulent de réels comportements déviants par rapport à la norme, certains réprouvés par la morale mais tolérés (la prostitution), d'autres toxiques pour les individus et la société (la maladie mentale conduisant au meurtre).

Sous des dehors de bande dessinée très traditionnelle et un peu sage, jouant sur le sensationnalisme de son titre, le lecteur retrouve les 2 héros (Hérisson & Doutandieu) un peu lisses (certains diraient fades ou stéréotypés) pour une nouvelle enquête. Comme dans le premier tome, les meurtres sont indissolublement liés au contexte de la région et de l'époque, et la reconstitution des lieux est impeccable. Mieux que dans le premier tome, l'enquête est plus organique et naturelle, et les meurtres sont plus horribles et mieux motivés. Didier Savard raconte une histoire policière en phase avec la société de l'époque, les meurtres devenant l'expression de ses pulsions refoulées.


dimanche 25 août 2019

Réalités obliques - tome 2 - Mondes Obliques

La noirceur gagne du terrain.

Ce tome est le deuxième d'une série de 3, après
Réalités obliques (2015) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. La première édition date de 2016. Il a été réalisé par Clarke (Frédéric Seron) pour le scénario, les dessins et l'encrage. Il est également le créateur et l'auteur de la série Mélusine avec François Gilson. Il a collaboré avec Turk pour la série Docteur Bonheur, avec Midam pour la série Histoires à lunettes, et il a réalisé de nombreuses autres séries et histoires en 1 tome.

Ce tome est une anthologie d'histoires courtes en noir & blanc. Elles se présentent toutes sous le même format : une page sur fond noir avec le titre et un liseré blanc oblique sur la partie droite, suivie par une page noire. Viennent alors les 4 pages de bandes dessinées, chacune comprenant 4 cases carrées de la même taille. L'ouvrage lui-même est format carré, avec une couverture rigide et un marque-page en tissu cousu au livre. Ce tome comprend 25 histoires de 4 pages, et en ouverture 1 histoire d'une page. 2 paléontologues découvrent les ossements d'un homme et d'une femme, et un détail bizarre à côté. Sur un toit, Valérie fume une clope avec la conscience aiguë qu'elle est une femme éphémère : elle est née ce matin et elle va mourir ce soir. Un artiste s'apprête à réparer le pantin avec lequel il fait un spectacle de ventriloquie. Un homme en imperméable marche dans la rue en pensant à la haine qu'il éprouve pour quelqu'un. Le corps d'une femme nue ondule, pendant qu'un individu en contemple la beauté. Un homme se bâfre, dévore de la viande sans pouvoir s'arrêter. Un astronaute en combinaison spatiale contemple les étoiles et les nomme. Un homme suit les traces qu'il laissera demain.

Un homme contemple le corps d'une femme qui semble comme figée dans l'ambre. Dans une pièce noire, un homme se heurte à des rectangles lumineux en forme de porte. Sur un petit îlet, un homme éprouve la satisfaction d'avoir enfin pu libérer toute la colère qui était en lui. Un homme est allongé dans l'herbe et joue à reconnaître des formes dans les nuages. En 1966, un malade est couché dans son lit d'hôpital et la mort vient le visiter. Un homme reçoit un coup de fil et une nouvelle qui le bouleverse. Une femme est suivie dans la rue par un individu avec couteau mais qui ne l'approche pas. Un médecin parle à un patient en lui indiquant qu'il a enfin trouvé comment le guérir de ses troubles de mémoire. Un homme a la certitude qu'il mourra un seize novembre à onze heures. Un homme a l'intime conviction que son voisin de palier l'épie et lui veut du mal. Une femme est dans une cellule capitonnée, enserrée dans une camisole de force, obsédée par le caractère impair de ce qui l'entoure. Un homme en pardessus marche dans la nuit en ville, convaincu qu'il n'a pas d'âme.



Le premier tome s'était avéré sympathique : l'auteur s'astreint à un cadre rigide (une histoire courte en 4 pages de 4 cases chacune) avec des dessins dont la noirceur répond à celle de la condition humaine. Par la force des choses, le lecteur avait fait le rapprochement avec Idées noires de Franquin, et avait fait le constat un peu dérangeant, que ce premier tome souffrait de la comparaison, certainement parce que Clarke souffre moins de la dépression, ce qu'il a confirmé dans une interview. Cependant, l'auteur avait fait montre d'une concision et d'une inventivité qui donnait envie d'y revenir. Le lecteur peut mettre un petit peu de temps à saisir la chute de l'introduction en 1 page de 4 cases, ne s'attendant pas forcément à cette forme d'humour. Effectivement c'est la seule qui ne relève pas d'un humour basé sur la mort ou sur la souffrance (physique ou mentale). La deuxième repose sur une tuerie de masse, la suivante sur des automutilations, celle d'après sur une victime assassinant celui qu'elle voit comme son tortionnaire. Parmi les 25 histoires, il y en a un quart dont la chute ne repose pas sur la mort sous une forme ou sous une autre. Ce choix de se focaliser sur des questions de vie ou de mort rend les histoires plus intenses, et également plus noires, leur donnant la morbidité qui leur manquait. Le lecteur constate également une approche plus personnelle, avec la dernière histoire qui met en scène un auteur ayant couché sur papier sa dernière idée (= tout s'arrête là).

Avec ce deuxième tome, le lecteur retrouve également une finition très soignée et une forme rigoureuse. Le format est identique à celui du premier tome : ouvrage carré, marque-page en tissu cousu au livre, papier épais, page de titre avant chaque histoire. Il retrouve également les dessins tirés au cordeau : juste ce qu'il faut d'informations visuelles, un fort contraste noir / blanc. Le principe de fonctionnement de ces récits réside dans une idée simple et forte, mise en scène sous la forme d'une histoire courte avec une chute cruelle. L'artiste a choisi une mise en images en phase, avec un noir & blanc contrasté et des dessins allant à l'essentiel. Pour autant cela ne signifie pas une économie de moyen. Dès l'histoire introductive, le lecteur se rend compte qu'il sourit avec le paléontologue le plus jeune. Puis il ressent la calme résolution résignée de Valérie, l'habitude dans la façon de marcher d'un homme en pardessus, la voracité dans la façon de s'empiffrer du dévoreur, l'émerveillement dans le regard de l'astronaute, l'inquiétude dans la façon d'avancer les mains en avant d'un autre homme, le calme de l'homme allongé dans l'herbe, le tumulte mental dans le regard de la femme en cellule capitonnée, etc.


À nouveau, le lecteur pense à Will Eisner en regardant les dessins de Clarke. Outre l'expressivité remarquable des visages, les postures des personnages s'avèrent également très parlantes. Il ne s'agit pas simplement de l'action qu'ils sont en train d'accomplir, mais aussi de ce qui est visible dans leur façon de se tenir. Dans l'histoire introductive, l'un des paléontologues est en train de creuser pendant que l'autre regarde, mais le lecteur voit également l'entrain du plus jeune, et la distance du second plus âgé. En regardant Valérie, le lecteur ressent sa résignation sur son sort, sur le fait que sa vie ne dure que 24 heures, mais aussi sa détermination à commettre l'irréparable. Dans la troisième histoire, Clarke montre un individu marchant dans la rue, pendant que les courtes cellules de texte évoquent des pensées : les mouvements de l'homme en imperméable sont justes, avec une sensation de progression, et une forme d'activité machinale sans arrière-pensée. Dans l'histoire suivante, 12 des 16 cases sont consacrées à montrer un corps de femme en train d'onduler, pour un effet hypnotique étonnant, comme s'il s'agissait d'une danse déliée. Dans l'histoire suivante, 15 des 16 cases montre un individu en train de mordre dans de la viande, avec des gestes qui transcrivent une voracité impressionnante au point d'en devenir obsessionnelle et écœurante. Clarke ne singe pas Will Eisner car les contours sont moins fluides, et la direction d'acteurs est moins théâtrale. En outre, les plans de prise de vue reposent sur une approche très différente.

En même temps, le lecteur pense à nouveau à Frank Miller pour la manière de simplifier les formes et de jouer sur le contraste en le noir et le blanc. Là aussi, l'artiste ne recopie pas la manière de faire. Dans la troisième histoire, un homme marche dans la rue pendant les 16 cases des 4 pages. La narration visuelle se focalise sur les éléments essentiels, indispensables, sans pour autant en faire des éléments conceptuels ou les tirer vers l'abstraction. L'artiste conserve l'utilisation de petits traits secs ou d'aplats de noir irréguliers pour représenter des textures. De même, il n'inverse pas complètement le contraste, conservant le blanc pour les surfaces les plus claires, et le noir pour les plus sombres. Par contre, il augmente effectivement le contraste sur la plupart des surfaces : l'imperméable est uniformément blanc et l'arrière-plan est entièrement noir. Cette manière de représenter lui permet aussi de jouer sur les éléments visuels, que ce soient les ondulations du corps féminin, des traces de pas dans la neige, un corps enchâssé dans la glace, un rectangle de lumière, la forme des nuages, un trou à la place du cœur, ou le quatrième mur.


Les forts contrastes du noir & blanc permettent aussi de tirer le dessin vers l'expressionnisme de manière plus ou moins marqué. À plusieurs reprises, des personnages sont représentés à contre-jour, leur silhouette devenant complètement noire, contre le blanc du jour, seuls apparaît alors le blanc des yeux ou des lunettes, comme si le corps même était empli de noirceur, celle de l'âme humaine, ou envahi par un sentiment négatif tel que la solitude ou le désespoir. La prépondérance du noir permet aussi d'intégrer des éléments surnaturels sans qu'ils ne jurent par rapports aux éléments normaux : une ombre qui acquiert une troisième dimension, une pièce à la géométrie impossible, une silhouette humanoïde fantastique, une déformation morphologique impossible.

Avec ce deuxième recueil d'histoires courtes, le lecteur constate que Clarke a gagné en concision et en précision. La narration visuelle est encore plus rigoureuse et précise que dans le premier tome, avec des influences bien digérées pour un ton personnel. L'idée de chaque histoire est plus forte, souvent associée à la mort, ce qui conduit à une chute avec plus d'impact. Par la force des choses, s'agissant d'une série d'histoires courtes, certaines parlent plus au lecteur que d'autres. Toutefois, il y a en plus de vraiment malsaine que dans le premier tome, avec une narration visuelle très élégante.